Vous rentrez dans votre quatrième mandat en pleine pandémie. Comment abordez-vous cette période ?
Bruno Roland : La transition écologique est au cœur de ce mandat. Nous l’abordons avec énergie grâce à une équipe municipale rajeunie et la volonté d’engager notre commune dans une démarche résolument tournée vers l’innovation en réponse aux enjeux du XXIe siècle. La pandémie est un révélateur, un signal qui nous conforte dans cette voie. Notre programme est prêt, il s’appuie sur les trois piliers fondamentaux du développement soutenable fédérant l’écologie, l’économie et la solidarité.
Le précédent mandat a été consacré à la mise en œuvre du schéma d’aménagement de la plage de Pampelonne. Un programme ambitieux s’inscrivant déjà dans une démarche de transition vers une relation plus “coopérative” avec la nature qui fait notre qualité de vie et le succès de notre économie. Nous entamons la troisième saison dans cet espace naturel peu à peu restauré. Ce n’est pas terminé mais le plus lourd a été fait. Nous allons maintenant nous tourner vers la revitalisation du village et la valorisation de son patrimoine.
Vous évoquez la plage de Pampelonne. Quels sont les enjeux de l’aménagement d’un territoire ?
B. R. : Au XXIe siècle, l’action de l’homme sur son environnement est déterminante. Nous avons la responsabilité d’écrire cette histoire du territoire et nous devons le faire en coopération avec la nature. Ramatuelle dispose de tous les atouts pour proposer un avenir désirable, respectueux de notre patrimoine, de nos paysages et de nos ressources grâce à la continuité de l’action politique de protection initiée il y a 50 ans. Ces valeurs ont présidé à la réalisation de l’écohameau des Combes-Jauffret certifié “bâtiment durable méditerranéen” niveau “Or”, ce qui est exceptionnel. C’est aujourd’hui un espace de vie, collectif, solidaire et respectueux du site qui l’accueille.
Il faut également savoir faire se rencontrer écologie et économie. C’est toute une culture en construction que l’ensemble des acteurs, privés et publics, doit partager et promouvoir. Le schéma d’aménagement de la plage de Pampelonne en est une illustration concrète. Ramatuelle est la première commune littorale à mettre en application un tel schéma. Il est évolutif et perfectible et fait déjà figure d’exemple. À l’image de la dune, rien n’est figé car travailler avec le vivant demande de le comprendre, de le respecter et de prendre le temps de s’y adapter. La reconquête du site par des espèces rarissimes qui allaient disparaître, constatée après seulement deux années d’efforts, en est la plus belle récompense. C’est un projet d’envergure qui doit concilier les enjeux économiques d’une station classée de tourisme dans un espace naturel remarquable.
La qualité des établissements installés sur la plage est remarquable. Tous ont fait preuve d’innovation tant dans la conception et les matériaux choisis que dans l’esthétique et l’intégration au site.
Qu’entendez-vous par revitalisation du village ?
B. R. : Ce programme va redonner de l’oxygène au village, s’adapter aux nouveaux modes de vie, les modes de déplacements, apaiser son centre et donner plus de place au vélo notamment. Il doit favoriser le développement de services adaptés à aux attentes des habitants. C’est pour eux et avec eux que ce projet se construit, ils seront associés lors de moments de concertation.
Il s’agit aussi d’accueillir logements et activités à l’année, tout en requalifiant des espaces publics plus agréables pour les piétons. Le quartier du Baou de Roustan a déjà été requalifié et la nouvelle Maison de Santé est un succès. C’est maintenant autour du centre village que la revitalisation va s’articuler. La place de l’Ormeau en est l’axe pivot. Il s’agit d’y repenser l’organisation de l’espace et d’y créer les conditions favorisant les activités économiques comme les moments conviviaux. La commune dispose d’immeubles dans le village et pourrait en acquérir de nouveaux pour y fixer des entreprises dans les domaines liés aux énergies renouvelables, aux nouvelles technologies de l’information et de la communication, etc.
Comment envisagez-vous la saison à venir ?
B. R. : Notre territoire offre à nos visiteurs ce qu’ils recherchent de plus en plus : des occasions de se reconstituer une santé mentale et physique au contact de la nature, de la culture et du spectacle vivant.
Je pense d’ailleurs, que nous parlerons de moins en moins d’une “saison”, et de plus en plus d’un territoire refuge tout au long de l’année, avec un charme aussi attirant en hiver qu’en été… mais avec des atouts différents : les plages, le sentier du littoral, et le massif forestier qui offrent des paysages à couper le souffle et des itinéraires de randonnée variés. Des vins désormais recherchés et de plus en plus “biologiques”, une agriculture dynamique et porteuse. Un patrimoine architectural et une activité culturelle toute l’année. Des modes de déplacements doux avec le vélo qui monte en puissance et tant d’autres ressources qui font la qualité de vie à Ramatuelle.
